Lancement du projet GENESS : promouvoir la diversité variétale et la qualité des semences dans la région du canal de Mozambique

19/02/2025
Le projet GENESS appuie le développement des échanges de connaissances et de matériel végétal entre les acteurs semenciers de la région du canal de Mozambique. Il vise à favoriser l'accès des agriculteurs à des semences de meilleure qualité et des variétés plus diversifiées pour s’adapter aux conditions locales. Financé par le Ministère de l'Europe et des affaires étrangères, le projet est et coordonné par le Cirad avec une multitude de partenaires régionaux pour une durée de 4 ans. Il concerne quatre pays dont Madagascar, Comores, Malawi et Mozambique. Son atelier de lancement se tient du 18 au 20 février à Antananarivo Madagascar.
Les partenaires du projet GENESS lors de l'atelier de lancement à Madagascar © M. Rananja, Cirad
Les partenaires du projet GENESS lors de l'atelier de lancement à Madagascar © M. Rananja, Cirad

Les partenaires du projet GENESS lors de l'atelier de lancement à Madagascar © M. Rananja, Cirad

En augmentant l'accès à des semences de qualité, le projet GENESS (Germplasm Exchange Network and Enhancement of Seed Systems) veut contribuer à l'amélioration des rendements agricoles, à la diversification des cultures, et à la résilience des systèmes de production de Madagascar, des Comores, du Malawi et du Mozambique face aux aléas climatiques.

Renforcer la collaboration interpays et favoriser la diversité et la qualité des semences

Réunissant onze partenaires de recherche et de développement issus de quatre pays de la zone du Canal de Mozambique, le projet GENESS a pour objectif de faire bénéficier les petits agriculteurs d'une diversité variétale plus large et mieux adaptée aux contextes agroclimatiques de la région du canal du Mozambique.

Le projet GENESS se décline en plusieurs objectifs spécifiques :

  1. D’abord, il favorise la collaboration entre les différents acteurs impliqués dans les systèmes semenciers, qu'ils soient formels ou alternatifs, afin de mutualiser les innovations variétales, de partager des techniques de conservation des semences, et de faciliter l'échange de matériel génétique entre les pays participants.
  2. D’autre part, le projet vise à élargir le catalogue des variétés disponibles pour les agriculteurs en évaluant de nouvelles espèces dans différents contextes agroclimatiques. En s'appuyant sur les variétés à fort potentiel, identifiées dans les projets précédents, le projet GENESS cherche à inscrire et diffuser des variétés adaptées aux besoins spécifiques des agriculteurs de chaque pays.
  3. Enfin, afin d’améliorer la qualité des semences produites localement, le projet GENESS met en place des stratégies pour renforcer les capacités des agriculteurs et des organisations paysannes. Cela inclut la formation sur les bonnes pratiques de production de semences, la détection des pathogènes, et la gestion des ressources génétiques.

Pour agir sur ces différents aspects, le projet GENESS se décline en 3 composantes :

Composante 1 : Faciliter l’émergence d’une collaboration régionale sur les variétés et la semence

Cette activité a pour ambition de favoriser la mise en réseau des principaux acteurs des systèmes semenciers formels et alternatifs régionaux afin de faire émerger les mutualisations potentielles en termes d’innovation variétale et de maintien de la qualité de la semence, et de permettre l’échange de semences et de connaissances aussi bien sur le plan scientifique et technique que sur le plan organisationnel et réglementaire.

Pour les variétés prometteuses pour lesquelles une évaluation dans un autre pays est souhaitable et semble faisable, il s’agira de procéder à l’échange des informations sur les variétés (l’aire d’adaptation, caractères variétaux d’intérêt, avantages/plus-values pour la région ciblée) puis à l’échange des semences elles-mêmes, si possible au cours des 6 mois suivants.

Composante 2 : Évaluer l’adaptation de nouvelles variétés

L’enjeu de cette composante est de permettre une diversification du panel variétal disponible dans chaque pays et d’améliorer les procédures d’évaluation variétale aux différentes étapes pour permettre une inscription plus rapide des nouvelles variétés les plus performantes et leur diffusion vers les producteurs. Plusieurs des partenaires ont des programmes de sélection ou d’évaluation déjà très avancés sur de nombreuses espèces, qui faute de financement restent bloqués juste avant le stade permettant l’inscription et/ou la diffusion des variétés.

Il s’agira en priorité de finaliser l’introduction au catalogue des variétés dont l’inscription n’a pas encore abouti. Le but de cette composante est également d’élargir le portefeuille variétal des producteurs en augmentant les possibilités d’utilisation de variétés améliorées récentes disponibles dans d’autres pays partenaires, et en optimisant le choix variétal, pour répondre aux demandes des acteurs et aux besoins d’adaptation aux contextes de production des pays cibles.

Composante 3 - Améliorer la qualité des semences produites

Les chaînes de valeurs de semences régionales se caractérisent par une combinaison des systèmes semencier formel, alternatif et informel qui fonctionnent de manière complémentaire. Notamment pour des espèces moins commercialisées, les systèmes alternatifs comme le système des semence de qualité déclarées (SQD) produisent une forme de semences qui peut être plus accessible aux producteurs. En effet, produites à proximité des utilisateurs avec des normes de certification moins exigeantes, ces semences peuvent être plus abordables.

Cependant, il est nécessaire de renforcer les capacités des organisations paysannes pour garantir des normes minimales de qualité des semences. D’autre part, il est fondamental d’assurer la qualité sanitaire de la semence issue du secteur formel, et c’est un élément crucial pour la certification des semences de nombreuses espèces. Il est donc indispensable de disposer de méthodes de détection des pathogènes sur les pieds-mères ou directement sur les semences, pour permettre a minima aux instituts de recherche de conserver des semences souches particulièrement saines, pouvant ensuite alimenter les différentes filières semencières. Nous accompagnerons donc le déploiement de la technologie LAMP dans les différents pays.

Début de la concrétisation des actions

L'atelier de lancement du projet se tient actuellement à Antananarivo Madagascar, réunissant les différents partenaires des quatre pays concernés. La mise en relation entre les acteurs, les échanges d'expériences et la définition des filières prioritaires pour chaque pays font partie des principaux objectifs de ce premier atelier. Les légumineuses, les céréales et également la vanille figurent parmi les produits d'intérêt potentiels.

Partenaires

A Madagascar : FOFIFA, CEFFEL

Au Malawi : Université LUANAR, DARS, ONG BCI

Au Mozambique : Université UEM, l’IIAM, Ministério da Agricultura, Ambiente e Pescas

En Union des Comores : INRAPE, association 2mains

Financement

Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE)