Etudier la diversité des cultures pour une résilience climatique des exploitations agricoles

08/12/2024
Les changements climatiques, marqués par l’intensification des cyclones et des sécheresses, représentent un défi majeur pour les exploitations agricoles dans les zones semi-arides. Face à ces risques, la diversité des cultures joue un rôle clé dans la résilience des systèmes agricoles. C’est dans ce contexte que s'inscrit le projet ARISER, qui cherche à comprendre comment les variétés cultivées peuvent aider à maintenir la stabilité des rendements. À travers l’étude de plantes comme le manioc, la patate douce, le niébé et le maïs, Sitrakiniaina Clara Raketabakoly, Doctorante accompagnée par le Cirad documente cette diversité afin d’identifier les traits qui permettent à ces cultures de s’adapter aux aléas climatiques. Ce travail, mené sur le terrain à Toliara, à Madagascar, permettra de comprendre comment les paysans peuvent utiliser cette diversité pour mieux faire face aux défis du climat.

Une mère de famille dans le District de Toliara II avec ses récoltes © S. C. Raketabakoly, Cirad - projet Ariser

Caractériser les variétés cultivées et comprendre leur résistance aux aléas climatiques

Dans le cadre du projet Access to crop diversity and small farm's resilience to climate variability in African drylands (ARISER), une étude est actuellement menée sur les principaux espèces de tubercule, légumineuse et céréales cultivés dans le Sud de Madagascar. L'objectif est de caractériser ces variétés et de mieux comprendre leurs traits fonctionnels liés à la résistance aux aléas climatiques.

L’objectif de l'étude est d’élaborer un inventaire détaillé des variétés cultivées, en mettant en évidence les traits qui permettent à ces plantes de mieux s’adapter aux aléas climatiques. Cette documentation permettra de fournir aux agriculteurs des informations sur les variétés les plus adaptées à leurs conditions locales, afin de préserver leur sécurité alimentaire malgré un climat de plus en plus imprévisible.

S'appuyer sur les connaissances locales pour améliorer les pratiques

Dans le cadre de sa thèse en agronomie et ethnoécologie, Sitrakiniaina Clara Raketabakoly, doctorante au Cirad a collecter des données sur les caractéristiques de quatre espèces cultivés (le manioc, la patate douce, le niébé et le maïs) en rapport avec leur adaptation aux cyclones et à la sècheresse ainsi que sur les mesures de ces caractères dans les champs des paysans. Choisis pour leur diversité ethnique, leurs sols et leur proximité avec les marchés locaux, ces villages ont été le terrain pour réaliser des focus groupes, permettant de récolter les connaissances des paysans sur les variétés cultivées, leur sélection en fonction des risques climatiques, et leurs pratiques agricoles. Des visites de champs ont aussi permis d'observer directement la résistance des cultures face aux conditions climatiques.

Le projet ARISER est construit en partenariat avec la Mention biologie et écologie végétale (MBEV) de l'Université d'Antananarivo, et implique plusieurs étudiants malgaches pour la collecte de données. Les travaux de collecte se poursuivront afin de mieux comprendre l'impact des réseaux de semences et d'informations sur la résilience des exploitations agricoles. Des restitutions seront organisées au printemps 2025 afin de partager avec les communautés enquêtées les premiers résultats du projet et de les mettre en débat.