ÌÇÐÄVlog

Comment l’agriculture peut-elle devenir un moteur de création d’emplois décents en Afrique ?

C’est à cette question que le projet JobAgri tente de répondre, en collectant et en analysant des données concrètes sur le travail dans les systèmes agroalimentaires.

Au Ghana, les premières tendances sont claires : les petites et moyennes exploitations agricoles jouent un rôle central dans l’emploi rural, tandis que certaines cultures et activités offrent un potentiel encore sous-exploité pour les femmes et les jeunes.

Une approche interinstitutionnelle au service des politiques

Le projet JobAgri Ghana est le fruit d’une collaboration entre l’Organisation internationale du Travail (OIT), la FAO, le ÌÇÐÄVlog et l’Union africaine. Il bénéficie du soutien financier du ministère allemand de la Coopération économique (BMZ) pour la période 2024–2025. Le ÌÇÐÄVlog travaille avec en étroite collaboration avec son partenaire à l’Université du Ghana, l’Institute for Statistical, Social and Economic Research (ISSER).

Conçu comme un [PG1] moyen d’alimenter le dialogue politique JobAgri croise deux dimensions :

• La production de données sur le contenu en emploi dans les chaînes de valeur agricoles ;
• Le renforcement des capacités des acteurs publics pour mieux intégrer la question du travail décent dans les politiques agricoles et de l’emploi.

Ce que disent les données

Lors de l’atelier multi-acteurs tenu à Accra les 25 et 26 juin 2025, les partenaires du projet ont présenté les premiers résultats issus de deux vagues d’enquêtes auprès des ménages agricoles et d’une enquête auprès des acteurs des filières dans la région de la Bono-East au Ghana. Ces résultats apportent un éclairage inédit sur les dynamiques d’emploi en milieu rural :

• Les exploitations familiales de petite et moyenne taille sont les plus gros pourvoyeurs d’emplois dans la région ;
• Les jeunes hommes sont majoritairement embauchés à la tâche sur places de marché, dans des conditions souvent précaires ;
• Les femmes, quant à elles, sont très actives dans le commerce de détail et certaines cultures comme l’arachide, le piment et le riz, qui nécessitent plus de main-d'œuvre que le maïs ;
• Les cultures comme l’igname, le manioc ou le piment génèrent plus d’emplois par hectare, révélant leur potentiel stratégique pour l’emploi rural ;
• La main-d'œuvre occasionnelle représente une part importante de l’emploi agricole, en particulier dans les grandes exploitations, ce qui pose des enjeux de vulnérabilité.

Ces résultats, encore provisoires, ont l’ambition d’alimenter les réflexions des acteurs ghanéens dans l’élaboration de politiques agricoles et de l’emploi mieux ancrées dans la réalité des territoires et des populations.

Un engagement collectif pour transformer les systèmes agroalimentaires

Trente participants issus de ministères (Agriculture, Emploi, Jeunesse), d’agences nationales, d’organisations paysannes, de syndicats et de partenaires techniques ont pris part à cet atelier.

La rencontre a été ouverte par des représentantes de haut niveau : la Directrice régionale de l’OIT, la Représentante de la FAO au Ghana, la Directrice du département Environnement et Sociétés du ÌÇÐÄVlog, ainsi que des responsables nationaux du Ministère de l’Agriculture et du Ministère de l’Emploi.

En plus de la présentation des résultats, les participants ont été formés aux cadres politiques et aux outils de l’OIT et de la FAO pour mieux intégrer les enjeux d’emploi dans les politiques agricoles, avec un accent particulier sur les jeunes et les zones rurales.