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Ces journées ont permis de réunir les partenaires des projets DeSIRA intervenant au Burkina Faso, en particulier les acteurs de la recherche, ainsi que tous les autres acteurs impliqués dans les actions de développement agricole afin qu’ils puissent alimenter leur réflexion sur les approches innovantes susceptibles d’inspirer leurs propres initiatives. Cela inclut les décideurs politiques et les Partenaires Techniques et Financiers, mais aussi les Organisations Professionnelles Agricoles, les organisations de la société civile (ONG/OSC) etc... Environ 200 personnes ont participé à ces journées. Elles auront permis de donner de la visibilité à ces travaux, de favoriser des liens plus étroits et la concertation entre les différents projets afin qu’ils partagent leurs expériences sur l’accompagnement de l’innovation agricole et le renforcement du Système National d’Innovation Agricole, et de démontrer la pertinence et la valeur ajoutée des approches participatives de recherche-innovation promues par l’initiative DeSIRA, ainsi que leurs contributions à des trajectoires de transformation durable des systèmes agro-alimentaires.

Parmi les 12 projets présents, le Cirad est impliqué dans 8 projets : en tant que coordinateur pour les projets AcceSS (Accélérer les dynamiques d’innovation dans l’agriculture par le renforcement des services support à l’innovation), BioStar (Des bioénergies durables pour les petites entreprises agroalimentaires des territoires ruraux d’Afrique de l’Ouest), FAIR Sahel (Promouvoir une intensification agroécologique de l’agrAcceSSiculture pour favoriser la résilience des exploitations dans le Sahel) et IRRINN (Intensification de la production agricole par la ise à l'échelle de pratiques et technologies d'irrigation innovantes et adaptées) ; ou en tant que partenaires pour les projets ABEE (Développer des cultures résilientes au profit des petits producteurs d’Afrique de l’Ouest), CaSSECS (Séquestration de carbone et émissions de gaz à effet de serre dans les écosystèmes agro-sylvo-pastoraux des Etats sahéliens), (Projet de recherche et innovation pour des systèmes agro-pastoraux productifs, résilients et sains en Afrique de l’Ouest) et (Production locale de légumes sûrs pour les consommateurs d’Afrique de l’Ouest).

La première journée a été consacrée aux échanges entre les partenaires des projets DeSIRA intervenant au Burkina Faso. Une foire au projet a été mise en place et chaque projet a disposé d’un stand pour accueillir les visiteurs. Elle a notamment été mise à profit pour organiser les échanges d’information permettant à chacun des partenaires de mieux connaitre les autres projets et les innovations qu’ils portent dans le cadre du programme DeSIRA, et de créer des conditions favorables aux échanges entre les participants. Deux ateliers ont ensuite été organisés sur des thématiques transversales et communes aux différents projets que sont : le rôle de la recherche dans la conception de nouvelles solutions aux services de communautés d’innovation, d’une part ; et l’impact des projets DeSIRA et la mise à l’échelle des innovations promues, d’autre part.

La seconde journée a permis de mieux informer les décideurs politiques et financiers des défis de l’innovation agricole, et de motiver leur engagement en soutien à l’innovation agricole. La cérémonie d’ouverture a été placée sous la présidence de Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI). Elle a permis à l’ambassadeur de l’Union Européenne et au représentant du MESRI d’exprimer leurs positions sur le thème de l’innovation agricole. Après la restitution des ateliers thématiques organisés au cours de la première journée, le représentant de la DG INTPA de la Commission Européenne a exposé les motivations liées à la mise en place de l’initiative DeSIRA et les suites envisagées par le DG INRPA dans le cadre du futur programme DeSIRA+. Deux tables rondes ont finalement été organisées pour approfondir la réflexion sur certains enjeux liées à la mise en place d’un système national d’innovation performant en matière de gouvernance, de financement, de services apportés aux innovateurs et de soutien aux initiatives du secteur privé.

La troisième journée a été mise à profit pour réunir les différents acteurs du projet, tirer collectivement les principaux enseignements de ces journées et construire un cadre permanent d’animation et d’interaction entre les projets de recherche-innovation au Burkina Faso.

Ces journées sont apparues pertinentes de l’avis unanime des participants. Elles auront permis aux différents partenaires de se connaître, et fait naitre un besoin de plus de synergie et de concertation entre les différents projets présents autour du thème de la transition agroécologique. Le caractère pluridisciplinaire des projets permet de mieux appréhender les défis ou les enjeux auxquels ils sont confrontés dans leur fonction d’accompagnement de la transition agroécologique, tandis que leur caractère multi-acteurs engendre de multiples interactions. Il en découle plus de complexité, mais aussi plus de pertinence, permettant de faire émerger de nouvelles problématiques appropriées pour la recherche et le développement.

Les participants ont en même temps regretté le manque de temps consacré à un examen plus approfondi des innovations portées par les projets, et de la nature des approches de co-construction mises en œuvre. Ces approches sont diverses du fait de thématiques, de types d’acteurs et d’échelles d’intervention différentes, et des principes claires et partagés restent à construire. Ils sont également en attentif à l’émergence de nécessaires coalitions entre recherche, organisations professionnelles agricoles, service de vulgarisation et secteur privé permettant d’identifier les besoins réels des acteurs de terrain, d’organiser la mise à l’échelle et d’assurer une dissémination efficace des innovations. Les conditions sécuritaires imposent évidemment des contraintes auxquelles les projets ont dû adapter leurs stratégies qui mériteraient également d’être partagée.

En perspective, la priorité devra donc être accordée au déploiement de nouveaux moyens permettant de toucher plus efficacement les utilisateurs finaux des résultats de la recherche et de faciliter la mise à l’échelle des innovations. Les pistes évoquées mettent en avant la nécessaire émergence ou le renforcement de structures intermédiaires et de canaux de communication entre la recherche et les utilisateurs de ses résultats. Cela renvoie notamment au rôle joué par les organisations professionnelles agricoles et leurs organisations faitières, et à la prise en compte des besoins réels des producteurs pour la définition des priorités de la recherche. Il s’agit également de veiller à la création d’un environnement favorable et à la présence de services d’accompagnement requis pour créer une véritable dynamique d’innovation.

Le dialogue entre la recherche et le politique doit également être renforcé par une capitalisation effective des résultats sous la forme de notes techniques, la publication de note d’orientation politique (Policy brief), et l’organisation d’évènements spécifiques comme ces journées dédiées à l’initiative DeSIRA. Une participation commune au FRSIT (Forum de la recherche scientifique et des innovations technologiques) et au SIST (Symposium International sur la Science et la Technologie), tout deux programmés à Ouagadougou avant la fin de l’année 2023, a notamment été évoqué pour la présentation des innovations et des résultats de recherche obtenus dans le cadre de ces projets.

Les participants conviennent de l’importance de se réunir à nouveau pour aborder ces différents sujets, capitaliser les résultats obtenus, et examiner de quelle manière cela est susceptible de contribuer au renforcement du Système National d’Innovation Agricole dans son ensemble. Ces dynamiques pourront être stimulées par la mise en place de communauté de pratiques et l’existence de projets transversaux comme (Tirer parti de l’initiative DeSIRA pour transformer les systèmes agroalimentaires) ou DissemInn (dissémination des innovations en zone sahélienne),susceptibles d’animer cette réflexion entre les projets.

Les projets de recherche-innovation conduits dans le cadre de l’initiative DeSIRA mobilisent la recherche pour concevoir et déployer des innovations permettant de répondre aux enjeux du développement durable. Ils ciblent une variété d’innovations incluant de nouvelles productions (productions végétales et animales, agroforesterie), de nouveaux services associés (services d'appui à l'innovation, services de conseil) et de nouveaux systèmes agroécologiques dans le contexte du changement climatique. Les organisations partenaires des projets DeSIRA coconçoivent et promeuvent des innovations via diverses approches associant tous les acteurs concernés, et impactant différents niveaux : exploitation, territoire, filières, services et cadres politiques. Ils contribuent à renforcer les capacités d’innovation techniques et fonctionnelles des acteurs aux niveaux individuel et organisationnel, et à accroître les connaissances, changer les comportements, améliorer les compétences ainsi que les pratiques techniques et managériales, et contribuer aux décisions politiques.