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- thèse croissance de la canne à sucre à La Réunion
Du côté des thèses… Mieux comprendre l’apport des matières organiques dans la croissance de la canne à sucre à La Réunion

Travaux et relevés sur des micro parcelles du SOERE PRO Réunion pour documenter les contributions de différents fertilisants à la nutrition de la canne. © L. Thuriès, Cirad
Son titre : Effet de l'apport de produits résiduaires organiques sur le cycle biogéochimique de l’azote en culture de canne à sucre à la Réunion
Sa problématique : Les engrais organiques provenant des matières agricoles résiduaires organiques apparaissent comme une alternative pertinente aux engrais de synthèse pour la croissance de la canne à sucre. En effet, les engrais azotés, sont à l’origine de pollutions diffuses dans l’environnement, la canne représente la plus grande surface cultivée et donc la plus grande consommatrice d’engrais azotés de synthèse à la Réunion Le recours aux matières organiques fertilisantes pourrait favoriser la durabilité écoenvironnementale des exploitations agricoles.
Les travaux ont été menés en partenariat avec RUNEO, entreprise privée en eau et en assainissement à La Réunion, au travers d’une thèse CIFRE.
Les deux objectifs de cette thèse étaient :
- d’appréhender le fonctionnement azoté d’une culture de canne à sucre à la Réunion
- d’étudier dans cet agrosystème le devenir de l'azote apporté par trois types d’engrais (lisier de porc, boues d'épuration méthanisées, urée).
Une méthode originale de suivi dynamique et non-destructive de la biomasse aérienne de canne et de sa minéralomasse en azote a été développée et les compartiments de biomasse généralement négligés ont été suivis sur deux années complètes. Notre étude a révélé que si l’azote contenu dans les talles, les pailles et la souche étaient faibles, la part de l’azote de la plante contenu dans les racines pouvait représenter jusqu’à 104 % de l’azote accumulé dans la biomasse aérienne.
Par ailleurs, les contributions respectives de différentes sources d’azote pour la nutrition de la canne ont été déterminées au cours de ces deux années à l’aide de microplacettes contenant initialement de l’urée ou du paillis enrichis en 15N. L’azote de la canne à sucre provenait pour moins de 5% du paillis ou des précédents apports d’engrais, pour 4 à 18% des engrais minéraux ou organiques, et pour près de 75% du sol, qui restait ainsi la principale source de N pour la nutrition de cette culture. Quels que soient les fertilisants étudiés, l’efficience d’utilisation était faible et comprise entre 9 et 16%, en raison principalement d’un fort niveau de volatilisation ammoniacale mesuré en parallèle.
Une attention particulière a été accordée à la lixiviation de l’azote apporté avec les engrais grâce à un dispositif de bougies poreuses et au dosage de N dans les solutions de sol collectées à trois profondeurs.
Malgré des quantités importantes de N observées à -10 cm, les pertes estimées à -100 cm n’ont pas dépassé 18 kg N/ha/an quel que soit le traitement. Ce résultat est probablement dû à une capacité des sols à retenir les nitrates mais surtout à la forte dynamique de croissance de la canne dont les racines profondes et l’activité foliaire précoce garantissent un prélèvement actif dès 2-3 mois.Ces travaux ont démontré l’importance de tenir compte du compartiment racinaire et de gérer de façon durable le compartiment sol qui reste le principal pourvoyeur de N. Les résultats ont alerté la filière sur la nécessité d’améliorer l’efficience d’utilisation des fertilisants en abaissant le niveau de volatilisation à la Réunion.
Le recours à des engrais organiques en substitution des engrais minéraux s’est montré comme un bon moyen de nourrir les cultures, d’amender les sols, tout en limitant les pollutions environnementales.
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ID de réunion : 127 566 5814