糖心Vlog

C’est aujourd’hui un consensus scientifique incontestable : nous devons transformer profondément nos systèmes alimentaires. Pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles et à la chimie de synthèse, améliorer la santé globale, mais aussi pour assurer une plus grande équité dans le partage de la valeur ajoutée. Pour le Cirad, la notion d’économie circulaire apparaît comme une nécessité pour faire face à la finitude des ressources naturelles, minières et fossiles. Cette position est détaillée dans une nouvelle note de position consacrée à l’économie circulaire comme levier de transformation des systèmes alimentaires.

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L’économie circulaire, un moyen, pas une fin

Loin d’un mot-clé à la mode, l’économie circulaire est abordée comme un outil pragmatique pour agir face aux contraintes environnementales, logistiques et socio-économiques. Elle permet d’optimiser l’utilisation des ressources, de limiter les pertes, et de valoriser localement les déchets et co-produits.

Les auteurs insistent sur une approche contextualisée : la circularité ne peut pas être appliquée uniformément, elle doit être conçue au bon endroit, avec les bons acteurs, pour le bon impact. Dans cette logique, le territoire devient l’échelle d’intervention privilégiée.

Trois ambitions clés pour guider l’action

Le Cirad distingue trois grandes ambitions pour renforcer l’efficience des systèmes alimentaires :

• Réduire les entrées : pour une moindre dépendance aux ressources extérieures ;
• Diminuer les pertes : pour limiter les impacts environnementaux et valoriser les déchets ;
• Accroître la productivité : pour renforcer l’autonomie alimentaire.

Ces ambitions guident les initiatives du Cirad dans des contextes variés, en collaboration avec les acteurs locaux.

Des exemples concrets sur le terrain

La note présente plusieurs cas d’étude emblématiques des travaux du Cirad :

• En Afrique de l’Ouest, la valorisation énergétique des résidus de transformation agroalimentaire permet aux PME rurales de produire leur propre énergie à partir de coques d’anacarde ou de boues de karité.
• À La Réunion, l’inventaire des biomasses agricoles et urbaines a permis de concevoir des scénarios de réduction des dépendances aux intrants importés, en mobilisant les acteurs du territoire.
• À Hanoï (Vietnam) et Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), le maintien d’une agriculture urbaine circulaire basée sur les déchets alimentaires est étudié comme levier de résilience face à l’urbanisation.
• À Maradi (Niger) et Ouagadougou (Burkina Faso), le Cirad explore la création de systèmes alimentaires ville-région, articulant mieux l’arrière-pays agricole et la ville, notamment par le recyclage des nutriments urbains.

Une recherche orientée vers la transformation

Le Cirad affirme que la circularité doit préparer ou accompagner des ruptures systémiques, sans se limiter à de simples gains d’efficience. Cela nécessite d’intégrer l’économie politique des systèmes alimentaires, de renforcer les dynamiques d’innovation collective et de consolider l’interdisciplinarité scientifique.

Deux orientations prioritaires guident les recherches à venir :

1. Explorer les marges de manœuvre des règles institutionnelles et économiques qui structurent les systèmes alimentaires ;
2. Renforcer les méthodes participatives pour garantir l’adoption durable des solutions circulaires coconstruites avec les acteurs locaux.

Une contribution active aux Objectifs de développement durable

En positionnant l’économie circulaire comme un moyen d’action pour la durabilité alimentaire, le Cirad contribue à la transition des systèmes agricoles et alimentaires dans les Suds. Ces travaux s’inscrivent pleinement dans les objectifs de sécurité alimentaire, de justice sociale et de réduction de l’empreinte environnementale de nos modes d’alimentation.